Jean-Paul Lemieux
1904-1990
Disponible / Available
Titre: "Grange de M. Tremblay, Les Éboulements"
Huile sur panneau de bois
1933
Format: 12 x 16 pouces (30x40cm)
signé en bas à droite: Jean-Paul Lemieux, daté 1933
Exposition:
cat. 9
Maison J.-A. Morency, Québec
Expo Jean-Paul Lemieux & Madeleine DesRosiers
Collection Abbé Albert Tessier
15 au 22 novembre 1938
Merci à Michèle Grandbois pour les informations et l'ajout au catalogue raisonné de l'artiste.
L’exposition a eu lieu du 15 au 22 novembre 1938, vernissage le 14 novembre à la Maison J.-A. Morency, sur la rue Couillard à Québec. Elle comportait 67 peintures, aquarelles et gouaches produites par Jean Paul Lemieux et Madeleine DesRosiers entre 1931 et 1938. Il s’agit-là de la première exposition du couple (la seule) qui vient de s’installer à Québec en 1937.
Inscription derrière:
"ceci est peint par moi en 1933 en bas des Éboulements, chez M. Tremblay
- Jean-Paul Lemieux 7 juillet 1987
Le tableau que nous proposons, Les éboulements est à rapprocher de l'oeuvre Soleil d’après-midi , toutes deux de 1933 et qui sont des œuvres de jeunesse, réalisée avant même que Jean Paul Lemieux n’achève sa formation à l’École des beaux-arts de Montréal. Les deux oeuvres montrent qu’il a assimilé les principes mis de l’avant par le Groupe des Sept (Edwin Holgate, le professeur que Lemieux préférait à l’École, se joint au groupe en 1930), en interprétant de manière subjective le paysage. Depuis longtemps, il est gagné par les vues majestueuses de Charlevoix, rythmées par des vallons et des caps aux hauteurs vertigineuses, coin de pays qu’ont fréquenté Arthur Lismer (1885-1969) et A. Y. Jackson(1882-1974) en 1925, avec l’ethnologue Marius Barbeau (1883-1969).
Dans la foulée du Groupe des Sept, Lemieux utilise une écriture vigoureuse, dominée par une pâte généreuse et de puissants contrastes de couleurs. L’unité de la composition se soumet au rythme de cette nature énergique, sur laquelle le peintre projette la lumière vivifiante d’un après-midi d’été.
(extrait adapté de "Jean-Paul Lemieux, sa vie et son oeuvre" par Michèle Grandbois.)
Archives
Il débute la peinture durant l’été 1914, qu’il pratique en dilettante jusqu’en 1925, année où il devient élève du peintre Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté.
Il s’inscrit ensuite à l’École des beaux-arts de Montréal. Il suit l’enseignement de Charles Maillard et d’Edwin H. Holgate. Ce dernier l’initie à l’art moderne, en compagnie de ses confrères, dont Paul-Émile Borduas.
En 1929, il s’installe quelque temps en Europe avec sa mère. Il en profitera pour parfaire ses connaissances dans le domaine de l’illustration. De retour au pays, il s’installe à Montréal et fonde le Studio JANSS, voué à l’art publicitaire.
À la fermeture du studio, six mois plus tard, Lemieux entreprend un voyage aux États-Unis, où il en profite pour visiter les grands musées, dont ceux de Chicago et de New York. Les œuvres qu’il découvre alors le confortent dans sa réflexion sur ses orientations artistiques.
Après deux ans d’absence, Lemieux s’inscrit de nouveau à l’École des beaux-arts de Montréal, de 1931 à 1934. Il fréquente assidument l’atelier de Holgate. À sa sortie de l’école, il est invité à venir enseigner à la nouvelle École du Meuble de Montréal que dirige alors Jean-Marie Gauvreau.
Il prend de plus en plus goût à la peinture moderne et s’affranchit peu à peu des contraintes conventionnelles. En 1937, il retourne à Québec comme professeur à l’École des beaux-artsde Québec, où il enseignera jusqu’en 1965.
Entretemps, Lemieux commence à se faire connaître. Il participe à des expositions, dont la Spring Exhibition de l’Art Association of Montreal, aujourd’hui le Musée des beaux-arts de Montréal. Il reçoit même en 1934 le prix Brymmer remis à un artiste de moins de 35 ans.
Sa notoriété augmente, alimentée par ses contributions critiques à des revues spécialisées dans lesquelles il dénonce le conservatisme et le manque d’encouragement aux arts de la part des pouvoirs publics. Ses œuvres sont régulièrement exposées à l’étranger.
Durant cette période, Lemieux peaufine son style. Il peint surtout des portraits et des paysages qu’il dépouille de plus en plus. Il affirme son approche à partir de 1951, notamment avec le tableau Les Ursulines où les bâtiments et les personnages sont ramenés à des formes géométriques, peintes dans des tons froids.
Cette manière caractérisera dès lors sa production et contribuera à sa célébrité. Ses œuvres sont acquises par les musées et par les collectionneurs privés.
Durant les années soixante, Lemieux reçoit plusieurs honneurs. En 1966, il devient membre de l’Académie Royale des Arts du Canada. L’année suivante, le Musée des beaux-arts de Montréal lui offre une rétrospective. Il est décoré de la médaille du Conseil des arts du Canada en 1967, ainsi que de la médaille des Compagnons de l’Ordre du Canada en 1968.
Après sa retraite de l’enseignement en 1965, sa production continue d’attirer l’attention. Il reçoit plusieurs commandes, dont un portrait controversé de la reine Élisabeth II. Il illustre également quelques romans, dont Maria Chapdelaine de l’écrivain Louis Hémon.
Écoutez Jean-Paul Lemieux, peintre de l’intériorité et de la solitude
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Livre numérique au sujet de Jean-Paul Lemieux
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